Un peu d'histoire

Les danses orientales ont beaucoup d’origines et donc beaucoup d’histoires. Certains pensent que la naissance remonte aux anciens rites de fertilités, associés à la fois à la religion et à l’ésotérisme. Très peu de sources valables d’informations sont accessibles sur le sujet. La danse est un art éphémère qui ne laisse pas de trace (du moins d’antan) contrairement au dessin, à la peinture, à l’écriture etc. Voilà pourquoi, en raison de ce flou, il existe autant de mythes et de fantasmes (voir de marketing) autour des origines de ces danses si féminines.

Jusque dans les années 30, l’Égypte -principal berceau des danses orientales- ne connaît, en public que les danses folkloriques pratiquées en groupe. Et en privé, les danses que les femmes dansaient entre elles, chez elles.

À partir de cette époque une femme va jouer un rôle essentiel : Badia Masabni. D’origine Syro-Libanaise, elle émigre au début des années 20 au Caire et commence à tisser des liens avec le théâtre. Elle est une actrice, danseuse et femme d’affaire. Après de nombreuses difficultés aussi bien d’ordre professionnel que personnel, Badia réussit en 1926 à ouvrir un théâtre de musique et de danse : l’Opéra Casino. Des cours de danses furent organisés rien que pour les femmes et elle forma des danseuses telles que Samia Gamal ou Tahia Carioca. Elle offrit au public des spectacles somptueux, raffinés et de grande qualité. Et donna aux danses orientales une échelle spectaculaire avec des décors et une technique plus élaborés. Les danseuses introduisirent des accessoires comme le voile et de magnifiques costumes.

Badia, Samia et Tahia puis Nelly Mazloum -ancienne danseuse classique- et Mahmoud Reda -ancien gymnaste- ajoutèrent aux danses égyptiennes de nombreux éléments du ballet classique européen tels que l’utilisation de l’espace scénique et les mouvements de bras.

L’Égypte devient rapidement le centre essentiel des danses orientales, concurrencé exclusivement par le Liban. Et c’est toujours le cas.

Apprenez en plus sur l'histoire des danses proposées :

Anciennement appelé Tribal-fusion bellydance, ce style est né aux États-Unis dans les années 70, 80 avec Jamila Salimpour. Après avoir été danseuse acrobatique dans un cirque, elle apprend les danses orientales. Plus tard avec ses élèves elle codifie ces danses sous un format d’improvisation guidée par un leader et qui se danse en tribu. Le style évolue encore avec Carolena Nericcio-Bohlman qui crée la troupe Fat Chance Bellydance en 1987 et contribue à la création de l’ATS (American Tribal Style) comme nous le connaissons : des combinaisons de mouvements dansées en tribu sous l’orchestration d’un leader interchangeable.
À côté de l’ATS, le format d’improvisation guidée le plus connu et le plus répandu, existent d’autres styles : Gypsy Caravan, Unmata, le Datura (de Rachel Brice)…

Dans les années 2000, de l’ATS a émergé un nouveau style soliste : le tribal-fusion bellydance. Les danseuses représentatives de ce style sont Rachel Brice, Mardi Love, Zoé Jakes…

Aujourd’hui le Tribal-fusion bellydance a perdu le mot « tribal » suite à des accusations de vol d’identité, d’appropriation culturelle car rien n’est « tribal » dans ces styles au sens premier du terme. Ce mot sortait uniquement du fait que historiquement ces styles se dansaient (et se dansent toujours) en tribu.

À notre époque il y a autant de styles fusion-bellydance que de professeurs. On mélange ces différents courants artistiques sortis des danses orientales des années 30 en Égypte avec du hip hop, du contemporain, du flamenco, des danses indiennes…
Le mot chaâbi veut dire populaire en arabe. Cette musique et cette danse sont nées dans les milieux populaires urbains du Maroc, notamment à Casablanca, Rabat, Salé et Fès, au début du XXe siècle, en s’inspirant des musiques rurales et des traditions ancestrales.
 
À l’origine, le chaâbi était joué lors des mariages, des moussem (fêtes religieuses et rurales) et des rassemblements communautaires. Les instruments traditionnels incluent le bendîr, le darbouka, le taarija et la kamanja (violon joué à l’épaule ou verticalement).
 
Dans les années 70-80, des artistes comme Najat Aatabou, Hajja El Hamdaouia ou Abdelaziz Stati ont popularisé le genre à la radio et dans les cabarets, en modernisant les arrangements et en introduisant des instruments électriques comme le clavier et la guitare.
 
La danse qui accompagne le chaâbi est spontanée, expressive et terrienne. Les femmes en particulier s’en emparent lors des fêtes, et c’est un moment où le corps prend la parole : accents du bassin, secousses d’épaules, mouvements rapides du ventre et des hanches, des mouvements de tête et de cheveux. 
 
Elle est aussi fortement liée aux chants qu’elle accompagne : souvent, le rythme change subitement, et les danseuses suivent cette dynamique vive et imprévisible. 
 
Le chaâbi marocain, c’est la mémoire musicale du peuple, un art festif et viscéral qui traverse les générations. Sa danse, indomptable et pleine de vie, est un moyen d’expression, un acte de joie et parfois même de revendication.
 
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